L'église Sainte-Marie
Nous trouvons la première mention de notre cité en 845, dans une charte de Jacques Ier Roi d’Aragon concédant des privilèges justiciers en faveur des prieurs d’«ASPIRA». Au Xème siècle, une église existait déjà et depuis longtemps sur l’emplacement mis à jour au pied du clocher.
En 1075, il est cité le nom de Santa Maria ASPIRANI. Le 13 Mars 1169, le monastère « double », comptait plus de 100 moines et 44 moniales. C’est avec l’arrivée de Bernard de Castellò en 1195 que le prieuré parait avoir reçu un surcroît de richesses. Ce dernier contribue, avec ses ressources et la compétence d’ouvriers Lombards à la construction du nouvel édifice, tel que nous le découvrons aujourd’hui.
Description de l'édifice
L’Église est de plan rectangulaire à l’extérieur. A l’intérieur, il y a deux absides jumelles, un chœur très ouvert et cinq travées à peu près carrées. Sa longueur est de 43,50 mètres, sa largeur de 8,30 mètres, sa hauteur, de 10,75 mètres et, sous clef, de 16 mètres. Deux portes s’ouvrent au midi : l’une, plus petite, donnait sur les bâtiments conventuels aujourd’hui disparus, et dont une partie du cloître est reconstitué au musée de Tolédo (Ohio – U.S.A.). L’autre, est le portail principal en plein cintre à trois voussures. Trois magnifiques colonnes de marbre encadrent, de part et d’autre, ce portail. Des sujets et des histoires habillent les chapiteaux tous différents. A l’intérieur de l’église, les colonnes sont également surmontées de chapiteaux pour la plupart porteurs feuillages, d’animaux, de personnages.
L’église originelle est orientée à l’Est, elle présente deux absides jumelles. Le chapiteau qui couronne le pilier séparant les deux arcs de ces absides, représente un abbé mitré, raide et drapé dans ses vêtements sacerdotaux qui bénit l’église d’une main droite énorme. La disproportion manifeste avec sa main gauche souligne bien la puissance de sa bénédiction. D’ailleurs, le sculpteur compatissant, lui a adjoint un acolyte qui soutient son bras et lui permet de prolonger son geste à travers les siècles. Les deux absidioles sont meublées de tables d’autel en marbre blanc : à droite, se trouve la table de la chapelle d’origine consacrée en 1130 et transportée au XIIIème siècle à l’actuel autel Sainte Marie ; à gauche, la table offerte par Pons de Vernet en 1211 dédiée à Saint Jacques.
Les Retables
Retable de Notre Dame : commandé, le 31 Janvier 1616, au maître d’Espira Barthélemy GONZALEZ. Figures de Saints ; Histoires de la vie de la Vierge. Façade à trois niveaux amortie en haut par un vaste fronton semi-circulaire.
Retable de Saint Antoine (1636) : La statue du saint, dans sa cuculle de franciscain, en pied sur un coussinet, tient dans sa main gauche un livre ouvert et à sa main droite une fleur de lys. Il est couronné d’un nimbe ajouré.
Retable de Saint Gaudérique (1649) : La niche centrale est occupée par la statue du Saint laboureur dont les reliques étaient conservées, depuis 1014, à Saint Martin du Canigou et qui fait l’objet d’un « Culte Agraire » comme dispensateur de la pluie. A la droite du Saint, se trouve Ste Thérèse d’Avila et, à gauche, St Sébastien.
Retable de Saint Joseph (1664) : Au registre inférieur, quatre colonnes à bague et fût strié en diagonale. Niche centrale à coquille abritant une statue du Saint auréolé d’un nimbe ajouré qui tient l’enfant Jésus. A droite, est peint le tableau de Sainte Lucie, à gauche, celui de Ste Catherine Vierge Le tableau de Sainte Rita surmonte l’ensemble.
Retable ou Maître Autel (XVIIIème siècle) : Ce Retable provient du Couvent des Grands Augustins de Perpignan, cédé à la Commune par le Directoire le 6 Novembre 1791. A la droite du maître autel, la statue de Saint Augustin, évêque, (2ème moitié du XVIIIème) triomphant du paganisme et de l’hérésie. A la gauche, la statue de Sainte Monique figurée en pied et vêtue d’une robe et d’un voile.
Mobilier et Statuaire
Mobilier Lapidaire de marbre blanc : Sarcophage, Grande cuve des fonds baptismaux, Bénitiers, Inscriptions funéraires.
Statues de bois sculptées : Datent du XVème au XIXème siècle.
La Creu dels Improperis : Cette grande croix de bois, de 3,60 mètres, date de Décembre 1742.
Elle fut érigée à l’occasion d’une mission et placée sur la façade d’une maison dans une rue du village. On y voit tous les attributs de la Passion. D’inspiration naïve et de piété populaire, ces croix jouaient un rôle important dans le cycle de Pâques. Lorsqu’elles sont mobiles, on les porte lors de la procession. Lorsqu’elles sont fixes, la procession y fait arrêt.
Le Trésor : Composé, surtout d’un grand nombre de reliquaires, il n’est pas mis en valeur par manque de moyens.
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